EGLISE de SAINT JEAN SAVERNE au pied des rochers du Mont Saint Michel ( Vosges - Alsace )

Ber Dranreb

14 févr. 2019

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EGLISE de SAINT JEAN SAVERNE

au pied des rochers du Mont Saint Michel

( Vosges - Alsace )

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Sortie dossier par le SOMMAIRE GRAND EST

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ORIGINE du NOM du VILLAGE

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L'actuelle dénomination Saint-Jean-Saverne date de 1920 lorsque la commune, mettant à profit le retour de l'Alsace-Lorraine à la France et le rétablissement des appellations françaises, opta pour ce nom consensuel en lieu et place du sobriquet Saint-Jean-des-Choux dont l'avaient affublée à la fin du XVI éme siècle les autorités françaises en souvenir d'un combat désespéré livré en 1676 par les troupes du maréchal de Luxembourg . Acculées par les troupes impériales du duc Charles V de Lorraine, au pied des Vosges et du village, elles avaient combattues dans les champs de choux .

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SAINT JEAN les SAVERNE – Alsace ( Bas Rhin – Grand Est )
abbatiale Saint-Jean-Baptiste
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L'abbatiale Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-Saverne ( Bas-Rhin ) .
Suite aux destructions dues au dernier conflit, l'église a dû être restaurée -

( Classée à nouveau en monument historique en 1992 suite à la restauration ) .

Sur le domaine de Meginhelmeswilre, devenu Cella Sancti Johannis par la donation de 1126-1127, le nouveau propriétaire, l'abbaye de Sankt Georgen en Forêt-Noire fit construire dans le troisième quart du XII éme siècle ( 1150-1160 ) une abbaye, placée sous l'invocation de Jean le Baptiste, pour accueillir une communauté de moniales bénédictines.
L'histoire de cette communauté et des bâtiments conventuels n'est bien connue qu'à partir de la fin du XVII éme siècle, lorsqu'il fallut « reconstituer une seconde fondation » selon les archives –
De l'abbaye anéantie par un siècle de conflits dévastateurs, seule fut conservée la nef romane de l'abbatiale, remaniée et dotée d'une tour-porche . Tous les autres bâtiments, conventuels et annexes, firent l'objet d'un vaste programme de reconstruction, commencé en 1729 par les travaux à l'abbatiale et terminés en 1756 par l'achèvement de la maison du receveur .

Par la suite, commencèrent les travaux de réaménagement intérieur de l'abbatiale, pourvue d'un décor et d'un mobilier baroques dans le goût de l’époque .
L'abbaye ferma ses portes le 1er octobre 1792 et l'ensemble des terres et des bâtiments de l'enclos conventuel, déclarés biens nationaux, fut acquis le 22 décembre 1796 par un collectif des 72 chefs de famille du village de Saint-Jean qui batirent sur leur propriété le 10 janvier 1798, à l'exception de l'église, l'ancienne abbatiale, promue église paroissiale.

L’église ( catholique ) Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-des-Choux ( nom du village à cette époque ) figure sur la liste initiale des Monuments Historiques de 1840, et le classement Monument Historique a été confirmé au J.O. du 16 février 1930 .

De notre longue visite , nous avons pu noter, entre autres mobiliers et statuaires remarquables :

le Grand Orgue , œuvre de Jean-André Silbermann ( 1747 )
le Maître-autel ( 1763 )
l’Autel secondaire , dédié à "Saint-Jean-Baptiste" ( XVIII éme siècle ), Statuaire ( XVI éme siècle )
l’Autel secondaire consacré à la " Vierge Marie " ( 1770 )
La Chaire sculptée ( XVIII éme siècle -au moyen age initialement réservée à l’évêque ) .
Les Stalles ( XVIII éme siècle ) ; corbeau roman ; porte encastrée ( XVII éme siècle )
Nous n‘avons pas pu voir l’ensemble de tapisseries, cité dans tous les ouvrages touristiques, datées du début du XVI éme siècle ( conservée dans un musée distinct – fermé le jour de notre visite ) .

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ARCHITECTURE

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Au niveau architectural, l’église se compose de 3 nefs sans transept de 10 travées se terminant par trois absides semi-circulaires . La tour-porche ( qui masque la façade romane ) et les contreforts extérieurs de la nef sont des ajouts du XVIII éme siècle . Le décor extérieur se concerne surtout les absidioles et l’abside centrale . Colonnes engagées et bandes lombardes rythment ce magnifique chevet orné en outre de frise de billettes, d’arceaux reposant sur des consoles au décor abstrait ou figuré et de sculpture en ronde-bosse . Les pentures de la porte d’entrée sont un chef d’œuvre unique de la ferronnerie romane en Alsace .

Abbaye : la tour-porche de 1733

Elle a été construite devant l’ancienne façade à l’italienne de l’église romane, détruisant et masquant le décor roman. Au-dessus du portail d’accès, sur une frise plate est gravée la dédicace latine : ANNO AB INCARNATIONE DOMINI MDCCXXXIII A PRIMA MONASTERII HUIUS PARTHENI FUNDATIONE DCVI En l’an 1733 depuis l’incarnation du Seigneur - 606 années après la première fondation de ce monastère de jeunes filles ( a été édifiée cette tour ). Dans une niche à coquille, une statue de la Vierge, dans le plus pur style rococo. A noter, au troisième niveau, au-dessus de la baie géminée de l’horloge, une tête romane remployée, dans laquelle la tradition populaire croit reconnaître l'effigie de Michel Meng, le reconstructeur de l’abbaye au XVIIIe siècle !

La tour est coiffée d'un toit à l'impériale et d'un lanternon.

Après avoir franchi le sas de la tour-porche, on se trouve face aux anciens vantaux de la porte romane. Ce sont les vantaux d’origine comme viennent de le démontrer les analyses dendrochLe tout se détachant sur fond uniforme de cuir rouge de la dernière restauration qui a rétablit l’ancien revêtement, malheureusement disparu.ronologiques, qui ont confirmé par la même occasion la datation romane des pentures de fer forgé. Ces pentures sont exceptionnelles avec leurs trois ensembles de fer forgé sur chaque vantail haut de 3,65 m. Chaque décor comprend un élément en fer à cheval dont les extrémités se recourbent en volutes et s’épanouissent en un grand fleuron. Accolé à ce motif, un deuxième de même importance, circulaire, décoré de palmettes. Reliant les deux motifs principaux, un fin lacis de deux fleurs stylisées.

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LA NEF

La nef compte cinq travées centrales voûtées de lourdes croisées d’ogives, classées parmi les plus anciennes d’Alsace. Dans les deux premières travées les ogives retombent sur des colonnettes, dans les trois autres travées, sur des culots en forme de têtes, masques chevelus, barbus, moustachus. Aux cinq travées centrales voûtées d’ogives correspondent dix travées latérales voûtées d’arêtes retombant pour moitié sur les piles fortes et pour moitié sur des piles intermédiaires qualifiées de faibles. Ce qui détermine une alternance de piles fortes et de piles faibles, caractéristique de l’art roman en milieu rhénan.

L'histoire de cette communauté et des bâtiments conventuels n'est bien connue qu'à partir de la fin du XVII éme siècle, lorsqu'il fallut « ressusciter [...] une seconde fondation » selon les archives - l'abbaye anéantie par un siècle de conflits dévastateurs . Seule fut conservée la nef romane de l'abbatiale, remaniée et dotée d'une tour-porche .

Abbaye : le décor sculpté intérieur

Il se concentre sur les impostes des piliers, alliant décor végétal à frises de palmettes, à rinceaux de palmettes, et un énigmatique bandeau plissé en accordéon qui rappelle irrésistiblement le décor plus élaboré des impostes de la mythique abbatiale de Reichenau, le Marienmünster à Mittelzell, où ce motif orne systématiquement les impostes côté droit de la nef. Plus original, sur les piliers forts entre quatrième et cinquième travée, à l’entrée du choeur liturgique surélevé, des demi-colonnettes jumelées supportent un double chapiteau décoré d’arbres stylisés en volutes, le tout surmonté d’un tailloir orné d’entrelacs géométriques et énigmatiques.

A ne pas manquer, dans le bas-côté droit du choeur, la porte d’entrée de la sacristie. Beau portail roman qui donnait jadis vers l’extérieur, dans le cloître, mais qui a été retourné vers l’intérieur lors des travaux de restauration du XIXe siècle. Tympan semi-circulaire monolithe, bordé d’un rinceau de palmettes, encadrant la scène de l’agneau mystique nimbé, tenant la croix, entre deux arbres stylisés et deux étoiles à cinq branches. Les montants sont ornés de rinceaux de palmettes chargées de raisins sur le montant de gauche.

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ELEMENTS PATRIMONIAUX

Le village conserve deux très anciennes fontaines-lavoirs du XVIIe siècle, sous voûtes en pierres de taille, la fontaine du Wiltbrunne datée 1623 et la fontaine du Schloesselbrunne de même facture, mais restaurée en 1843 par la tailleur de pierre savernois Sébastien Essig. Du même Sébastien Essig et de la même année 1843, le Röhrbrunne, réalisé sur les plans de l'architecte de l'arrondissement Maestlé. Une belle fontaine composée d’un pilier octogonal ouvragé, à décor de fonte, flanqué à l'origine de quatre vasques ovales, mais fontaine modifiée fin XIXe siècle pour des raisons utilitaires, la colonne se trouvant privée de ses vasques au profit d'un bassin aux angles coupés, qui communique avec trois auges en enfilade, flanquées des deux banquettes d'un lavoir.

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