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Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS

Ber Dranreb
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS

Village ruiné de CHAUDUN et

le SENTIER des BANS 

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Le sentier des bans

Ce jour là , nous venions de Rabou et après une visite de Chaudun ; nous sommes revenus à notre point de départ par ce fameux SENTIER des BANS . Se coulant de vires en vires, il se faufile en surplomb des gorges du petit Buech . C’était un sentier ou plutôt un chemin muletier construit et entretenu par les habitants de Luvie, Bertaut et Chaudun, taillé dans la roche, il est renforcé par des soutènements en pierre sèche appareillé . En 1840, il était encore l'unique accès à la vallée de Chaudun en venant de Rabou . Les anciens écrits décrivent les tournées du facteur qui y apportait le journal au maire et à l'instituteur de Chaudun ( entre autres ) . L'hiver la tournée était interrompue et les éboulements constants nécéssitaient une remise en état dès le retour du printemps . Ce sentier vertigineux , demande une approche prudente pour les personnes sujettes au vertige ; il se parcourt pour le plus grand bonheur des randonneurs, en bordure du vide entre ciel et roche ; on sent, en y marchant, le poids de l'histoire des villages abandonnés qu’il reliait autrefois .

Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
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Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Le VILLAGE RUINE de CHAUDUN ( Hautes Alpes )

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Chaudun occupait le vallon supérieur du Petit Buech, au sud-est du massif du Dévoluy. Le village, situé entre 1300 et 1350 mètres d'altitude, se trouvait à la jonction des ruisseaux formant le Petit Buech, au centre d'un large vallon de forme circulaire —le « cirque de Chaudun »—, ceinturé de sommets dépassant les 2000 mètres, dont le Pic de Gleize à l'est.

Les accès à Chaudun sont particulièrement limités et difficiles, surtout en hiver : de Rabou, il faut remonter le défilé du Buech ou monter depuis la Rivière au col de Chabanottes (alt. 1664 m.) puis redescendre ; de Saint-Étienne-en-Dévoluy il faut passer le col de Rabou (1884 m.), du Noyer ou de Poligny le col de Chétive (1800 m.) — tous itinéraires exclusivement pédestres, souvent impraticables. Seul accès carrossable (sauf en hiver) : la route forestière depuis le col Bayard, par le col de Gleize (1696 m.), le col du Milieu et le col de Chabanottes.

Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS

Le village comptait 160 habitants en 1790, 127 en 1882. Chaudun vivait quasiment en autarcie. Le vallon au-dessus du village était propice à quelques cultures et surtout au pâturage du bétail, mais Chaudun pâtissait de son isolement et de l'extrême difficulté des communications. On raconte qu'une jeune fille du village, envoyée chercher un médecin en hiver pour sa grand-mère, mourut en route. Une plaque commémorative est visible au bord du chemin du col de Gleize. Découragés par la difficulté de vivre en ce lieu inhospitalier, les habitants de Chaudun offrirent à l'État de lui vendre leurs terres.

Durant trois années, les habitants adressèrent des suppliques au Président de la République Française; suppliques est un faible mot quand on lit ces missives poignantes où ces personnes désespèrées « supplient « littéralement leur interlocuteur de les aider à quitter ce qui devient un enfer pour eux .

Finalement, la vente eut lieu en 1895 pour une somme de 186 000 francs-or. Une fois l'acte conclu, tous les habitants durent quitter le village, plusieurs émigrèrent ( en Algérie notament ) , et le territoire de la commune vide d'habitants fut annexé à celui de Gap, qui lui était contigu au sud-est. L'église était encore debout dans les années 1930.

Village ruiné de CHAUDUN et le SENTIER des BANS
Louis Gabriel Prosper Demontzey et le " RTM " 

Ce grand précurseur était un ingénieur français des Eaux et Forêts, né le 21 septembre 1831 à Saint-Dié, mort à Aix-en-Provence le 21 février 1898, un des ingénieurs ayant expérimenté et mis en œuvre les techniques de reboisement en montagne et de la lutte contre l'érosion des torrents.

Il a donné tout son développement au service de la Restauration des terrains en montagne ( RTM ) au sein de l'administration des Eaux et Forêts et est responsable du reboisement massif des Alpes du Sud. L'extinction du torrent du Labouret, l'affaiblissement du Riou-Bourdoux en Ubayesont parmi ses plus grandes réalisations.

En 1868, il est nommé chef du reboisement à Digne. Il est nommé à la tête de l'Inspection Générale de la Restauration des Terrains en Montagne (R.T.M). Il devient alors pour la postérité l'emblème des forestiers . Il fut ensuite conservateur des Eaux et Forêts à Aix-en-Provence (où il se retirera à sa retraite), puis chef du service de reboisement au ministère de l’Agriculture à Paris et devint le 22 mai 1882 correspondant de l’Académie des sciences.

C’est dans le cadre de ses objectifs qu’il lança une opération massive de reboisement sur les terres en friche de l’ancienne commune de Chaudun . 14 millions d’arbres furent plantés en 50 ans sur ce territoire créant un magnifique massif forestier !

Le site est aujourd'hui géré par l'Office national des forêts,

qui y a reconstruit deux maisons, dont il a fait une maison forestière et un gîte d'étape ouvert au public .

Chaudun est aujourd'hui un lieu de promenade ou d'excursion. La route forestière partant du col de Gleize est interdite à la circulation automobile mais accéssible aux piétons. Le sentier de grande randonnée GR 93 © traverse le cirque du nord (col de Chétive) au sud-ouest (sentier des Bans - défilé du Buech) en passant par l'ancien village. Un « sentier de ronde » s'embranche sur la route forestière avant le col de Chabanottes, et fait le tour du cirque à mi-hauteur, rejoignant le GR sous le col de Chétive.

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